La réserve héréditaire
Au décès d’une personne, chacun des héritiers doit recevoir sa part réservée, c’est ce qu’on appelle la réserve héréditaire. Celle-ci correspond à la fraction du patrimoine du défunt qui revient obligatoirement aux héritiers réservataires : les descendants (enfants). Elle équivaut à la moitié du patrimoine en présence d’un enfant, deux tiers en présence de deux enfants, et trois quarts en présence de trois enfants et plus.
Lors du règlement d’une succession, le notaire tiendra compte des droits des héritiers et des donations simples consenties, dans le cadre des opérations de partage : on parle alors de rapport de la donation. S’il n’y a qu’un seul bénéficiaire, cela ne posera pas de problème pour la réintégration des donations. En revanche, s’il y a plusieurs enfants, tout don consenti sera déduit de la fraction qui lui revient, afin de garantir les droits de chacun.
La réévaluation des dons consentis
La valeur du don réalisé sera réévaluée lors de la succession du défunt. En effet, la donation simple consentie ne fige pas la valeur.
Cette réévaluation au jour du décès, peut ainsi amener à rendre supérieure la part de l’un des héritiers par rapport à celle reçue par les autres, et l’amener à dépasser la quotité disponible.
Par exemple, un bien immobilier ayant fait l’objet d’une donation à un premier enfant dont la valeur serait passée de 130 000€ à 200 000€ et un autre bien immobilier consenti à un second enfant dont la valeur aurait stagné à 130 000€, engendrerait une indemnité compensatoire à verser par le premier enfant au second, pour garantir l’équité, au décès du donateur.
En cas de plusieurs enfants, la donation simple peut s’avérer délicate pour garantir une équité au décès des parents.